Karlfried Graf Dürckheim
De nationalité allemande, cet homme (1896-1988) fait partie des personnes qui ont fait connaître l’enracinement en occident, par des livres tel que : « Hara, centre vital de l’homme », Editions Le Courrier du Livre (1974), par des conférences et par l’accompagnement des personnes qu’il recevait dans le village de Todtmoos-Rütte où il s’est installé en Forêt Noire.
Je propose ici une première approche de son enseignement. Celle ci pourra être continuée à travers les nombreux livres qu’il a écrit et auprès des thérapeutes et enseignants de méditation qui se sont formés auprès de lui.
Avant et durant la seconde guerre mondiale, il vécut 9 ans au Japon, dont une partie en prison. Il y pratiqua le Zen Rinzaï et le tir à l’arc. Quand il revint en Europe en 1948, il se consacra alors à l’enseignement et à l’accompagnement sur un chemin de transformation fondé sur le Hara.
Il parlait très bien français, avec un très léger accent qui ajoutait à son charme naturel.
Être dans son assiette
Pédagogue, il a trouvé les mots qui nous font partager cette expérience de l’enracinement, en particulier avec cette expression française « être dans son assiette ».
On dit parfois de quelqu’un « qu’il n’est pas dans son assiette ». Chacun comprend qu’il n’est pas en forme. Perturbé, anxieux ou déprimé, il n’est pas d’aplomb.
La bonne assiette est un terme de cavalerie ou de navigation aérienne et maritime. Le cavalier qui est dans son assiette est placé en ce point d’équilibre qui lui permet d’être en union avec sa monture, de faire corps avec son cheval et d’en suivre ses mouvements avec harmonie.
La bonne assiette est l’état intérieur qui nous met en harmonie avec nous-même et avec notre monture : le monde.
C’est l’état qui nous permet d’être nous-même avec le plus de liberté.