La conscience « en forme de coupe » ou conscience sensitive
Le lâcher-prise du Moi égocentrique est aussi le lâcher-prise de la forme de conscience qui le caractérise.
Celle-ci saisit son objet, le tient à distance, le réduit à la définition qu’elle s’en fait. Cette forme de conscience nous isole. Elle rend notre vie pauvre et triste. Elle glace tout ce qui est chaud et vivant.
Il est impossible, il serait absurde de vouloir lutter avec le Moi contre le Moi égocentrique : je ne peux que m’ouvrir, du fond du coeur.
Je ne peux que l’amener à s’ouvrir.
Développons la conscience sensitive. Cette forme de conscience est large, ouverte, car elle ne saisit pas mais elle reçoit.
C’est pourquoi on l’appelle « la conscience en forme de coupe« . Elle s’unit à ce qu’elle perçoit.
Je m’ouvre plus encore pour recevoir encore plus de sensations.
Prenons l’exemple de la présence à la sensation de la respiration.
Je ne suis pas concentré sur la respiration comme sur un insecte qu’on épingle pour l’examiner.
Je ressens la respiration de l’intérieur. C’est du fond du ventre, c’est avec tout mon coeur, que j’inspire et que j’expire.
Je ne forme qu’un avec la respiration. Je vais avec.
La forme de conscience du Moi égocentrique est comme une flèche dirigée vers son objet, elle part du front.
La forme de conscience du Moi souple est comme une coupe largement ouverte. On la place à l’arrière de la tête et entre les épaules. C’est avec le dos, avec tout l’arrière du corps que nous sommes présents.
Aident à s’installer dans la conscience sensitive :
– une très grande détente du cou, des yeux, de la mâchoire et dans la tête,
– l’ouverture de la gorge
– et une légère convergence sans tension vers l’espace situé entre les sourcils.