Les obstacles et les difficultés
« Pour retrouver cet état, il faut que le Moi veuille bien quitter sa position hautaine ».
« Quitter les position du Moi pour s’abandonner au fond demande plus de courage qu’on ne le suppose. »
K.G. Dürckheim
Hara, Centre vital de l’homme
Editions Le Courrier du Livre.
- On peut avoir à courber le dos afin de réinstaller la courbure physiologique de la colonne vertébrale que l’on avait diminuée et parfois supprimée, par un effort de grandissement.
Lorsque cet effort, quoique permanent, est devenu inconscient, pour pouvoir changer, il faut d’abord qu’il redevienne conscient. Quelle libération de ne plus se l’imposer ! On peut enfin se détendre. Quelle sensation de liberté. Mais on peut se sentir coupable de ne plus se l’imposer, d’être simplement naturel. « Tu es belle au naturel ». - On peut avoir à perdre des millimètres et surtout une impression de grandeur. Cette perte réelle ou son impression permettent de prendre conscience de la façon dont on tenait à distance la terre, auparavant. Il s’agit d’accepter de revenir à sa juste taille. On entre dans la simplicité et dans l’humilité, en proximité avec la terre (le mot humilité vient de humus). On se sent plus petit, mais bien réuni en soi-même.
- On peut avoir à perdre une impression d’ouverture ou d’importance que l’on se donnait en agrandissant la partie haute de la surface antérieure de son corps : en avançant son sternum, en se maintenant en inspiration ou en tirant ses épaules en arrière.
Quand on est identifié à la surface avec laquelle on se présente (la surface antérieure de son corps, la devanture), on ne perçoit pas que ce que l’on gagne devant, on le perd à l’arrière. On peut sentir, par contre, que le dos est crispé.
Quand on fait le choix de se détendre et de se laisser revenir à ses proportions naturelles, on sort de la rigidité, on se débarrasse d’un carcan, on cesse d’être projeté dans la surface antérieure de son corps, parfois même à l’avant de son corps, explosé.
Cette posture crispait le diaphragme, maintenant, il peut se détendre.
Le dos, lui aussi, peut se détendre.
Il devient possible d’habiter son dos autant que son devant, de respirer avec le dos, d’en savourer l’étendue et toute cette surface respiratoire nouvelle.
Enfin, retrouver un espace intérieur, la sensation de son épaisseur, un lieu où habiter.
Enfin, pouvoir être bien installé en soi-même, dans son axe, centré.
- Ce faisant, on peut avoir à accepter de quitter une posture de prestige et de distinction. Oui, certainement, par ce changement, on cesse de se distinguer, de se séparer. C’est pourquoi, on retrouve une proximité avec ses semblables.
On peut alors ressentir comme on le faisait petit enfant, un lien secret avec les plantes, avec les êtres vivants.
Ce contact redonne le sentiment d’appartenance à la Grande Vie. Le monde apparaît vibrant, élargi.
Cette expérience fait découvrir comment, auparavant, on vivait dans un espace restreint et combien, on était isolé.