5. Le repousser
C’est-à-dire ajouter une pression supplémentaire à la pression naturellement exercée par le poids du corps sur la surface d’appui. Par exemple :
- assis, repousser le siège avec les ischions
- debout ou en marchant, repousser le sol avec les pieds.
On expérimente comment, en exerçant le repousser avec des zones différentes des ischions ou de la surface plantaire et en faisant varier les intensités et les directions, on obtient une modification de l’ensemble de la posture ou de la démarche.
Par quelles voies ? Repousser, c’est augmenter l’appui reçu par des zones cutanées riches en capteurs de pression. C’est donc, par le truchement de ces capteurs, informer avec insistance l’inconscient moteur de notre posture, de notre mouvement afin qu’il participe à l’action en cours en lui conférant ses qualités propres : la sensation de naturel (par sa connaissance fine de la motricité), la force et l’endurance (grâce au renfort des fibres toniques).
Avec le repousser, la démarche est souple et élastique, pentes et escaliers se montent avec aisance.
Le repousser aide à s’installer dans l’enracinement : à l’écoute de la réponse musculaire, on cherche le juste équilibre entre :
- suffisamment se laisser peser (accepter d’être porté c’est à dire détendre des fibres volontaires) et
- suffisamment repousser (mise en jeu de fibres toniques).
La souplesse, c’est se tenir et se mouvoir avec une distribution tonique sans cesse en adaptation, en accord avec la situation vécue.
Origine de ces techniques
La notion d’enracinement que l’on désigne aussi par «contact avec le sol» et «se mettre dans son hara» provient de Chine soit directement, soit en passant par le Japon, avec les arts martiaux et le za-zen.
C’est avec des collaborateurs de K.G. Durkheim et dans des cours d’arts martiaux que j’en ai fait l’expérience.
C’est en stage avec la créatrice de l’Eutonie, Madame Gerda Alexander, et en cours avec des professeurs qu’elle a formés qu’il m’a été proposé de découvrir et d’expérimenter le repousser et les exercices de contact (balle) et de dessins conduits par l’imaginaire.
J’ai ici l’occasion d’exprimer ma profonde reconnaissance pour cet homme et pour cette femme exceptionnels et subtils et pour les nombreux professeurs dont j’ai reçu l’enseignement.