La présence aux pensées (niveau 2)
Établi dans la présence au corps et à la respiration, je jouis d’un poste privilégié pour observer mon fonctionnement mental et changer radicalement : dégager ma conscience de sa passivité vis à vis des images et des pensées.
C’est le niveau 2 :
Je peux aborder cette pratique dès que je suis devenue un athlète de la concentration, quand elle est devenue ferme et constante.
Mais, sans attendre, dès maintenant, je peux toujours m’essayer à cette forme d’attention, les jours où je me sens particulièrement en forme, en ce qui concerne la concentration. Je ne risque rien, sinon de me retrouver emporté par mes pensées, ce qui n’aurait rien de grave.
Dans la présence aux pensées, je ne donne plus l’exclusivité aux sensations. Les contenus mentaux ne sont plus considérés comme une distraction : j’accepte d’accueillir des pensées, des images, mais sans commentaires ni réaction à leurs propos et, en même temps, je demeure bien ancré dans les sensations de la respiration et du corps.
Je m’en tiens à la prise de conscience brute des phénomènes mentaux ou émotionnels qui prennent place en moi, sans les retenir, sans m’y attacher, sans les rechercher, sans les regretter, sans conceptualisation, sans commentaire. Ce sont des phénomènes qui apparaissent et disparaissent sur le fond permanent que constitue l’attention au corps et au va et vient du souffle.
« Quand un contenu mental se présente, le voir, puis l’abandonner et revenir à la sensation du corps, assis là, et de la respiration qui se déroule en cycles paisibles :
Voir et abandonner.
Revenir à la posture.
Voir et abandonner.
Revenir à la posture, etc. »
Jean-Pierre Schnetzler, enseignant de méditation et psychiatre