Le spirituel associé au bassin et à la terre.
Voilà qui nous est moins familier.
« Naturellement, un Occidental est d’abord surpris et choqué d’apprendre que le premier… centre que doit développer et conserver un corps qui s’ordonne à la transcendance est le ventre, ou plus exactement le bas-ventre et le bassin. »
K.G. Dürckheim
L’homme et sa double origine
Editions Albin-Michel
La pensée occidentale est façonnée par les monothéismes.
Dans le christianisme, Dieu est une figure paternelle, une personne, qui nous observe, nous aime et nous attend dans le ciel (pardonnez cette caricature).
La spiritualité chinoise se situe plutôt dans l’immanence.
L’être humain y est invité, non à affirmer son individualité mais à prendre sa place dans un vaste processus, de nature plutôt maternelle, à la fois englobant et partout diffus, que l’on ne peut nommer que par défaut : le Tao. Il soutient la vie de tous les êtres vivants.
Dans notre langue contemporaine, on pourrait définir le Tao comme « le processus de la Nature à l’œuvre en nous et dans le monde » et, dans le langage de K.G. Dürckheim, « la Grande Vie ».
Il devient alors compréhensible que, dans cette conception, les lieux du spirituel dans le corps puissent être le bassin et le ventre et le lien avec la terre. Notre mère nous a porté dans son ventre, puis dans ses bras. Depuis le moment où nous avons appris à marcher, la terre a pris le relais : c’est elle qui nous porte.